14‏/03‏/2008

العقل السياسي في الإسلام لمحمد عابد الجابري بالفرنسية

صورة غلاف طبعة باريس



صدرت عن دار (La Découverte) بباريس (فرنسا) 2007، ومركز البحث والتنسيق العلميين (Cercos) بتطوان (المغرب) 2006، الترجمة الفرنسية لكتاب محمد عابد الجابري العقل السياسي في الإسلام. وقد قام بترجمة النص فريق من الباحثين هم بوسيف واسطي، عبد الهادي الدريسي، محمد زكراوي. وقد أشرف أحمد محفوظ على هذه الترجمة وراجعها ونسق أعمالها. كما ساهم في هذا العمل مجموعة من الباحثين الآخرين شكرهم أحمد محفوظ في مطلع الكتاب وهم: نجيب واسمين، مصطفى الحداد، سعيد خلادي، محمد نايت الحاج، مراد محفوظ، رشيد برهون، أسامة جابر، جان فيليب جيليبوف.
وقد سبق لأحمد محفوظ أن ترجم كتاب تكوين العقل العربي بمعية مارك جوفروا إلى الفرنسية، وترجم الكتاب نفسه منفردا إلى الإسبانية، كما سبق له أن نسق المشروع الذي أشرف عليه محمد عابد الجابري المتصل بتحقيق مؤلفات ابن رشد، وهي أعمال صدرت كلها عن مركز دراسات الوحدة العربية 1998- 1999 ( فصل المقال تحقيق عبد الواحد العسري، تهافت التهافت تحقيق مصطفى الحداد وأحمد محفوظ، مناهج الأدلة تحقيق مصطفى حنفي، الكليات في الطب تحقيق أحمد محفوظ).

وفيما يلي محتويات كتاب العقل السياسي في الإسلام، يليها مقتطف مما ورد في الغلاف:



La raison politique en islam

Mohamed Abed Al-Jabri
.Préface

- Introduction

Déterminants


De la Da‘wa à l’État, le dogme

- La Da‘wa muhammadienne face à la riposte politique de Quraysh

- La formation de la première communauté musulmane

- Leçons eschatologiques pour les opulents infidèles

-Manifeste de la Da‘wa

- Rupture avec l’héritage polythéiste

- Deux poids deux mesures

De la Da‘wa à l’État, la tribu

- État de la Da‘wa et résurgence de l’esprit tribal

- La tribu, ange gardien du Prophète

- Luttes intestines

- En quête d’alliances

- La sahîfa, un pacte entre muhâjirûn, ansâr et juifs

- Le butin, pierre angulaire de la société tribale

De la Da‘wa à l’État, le butin

- Enjeux commerciaux d’un conflit religieux

- La Mecque, une cité qui éveille les convoitises

- Avancée triomphale d’un État naissant

- La question du butin

- La conquête de La Mecque

- Enseignements et retombées d’une sourate

De l’Apostasie à la Discorde, la tribu

- La nouvelle Communauté face à son destin politique

- Le choix d’un calife ou la tribu ressuscitée

- La tribu, ce puissant déterminant de la raison politique arabe

- Le Comité consultatif de ‘Umar

- Les Umayya ou la promotion d’un clan

- Conflits tribaux en ébullition

- Tous contre Quraysh

- ‘Alî et la gestion désespérée d’un camp en éclats

De l’Apostasie à la Discorde, le butin

- Tribut et aumône légale, symboles de la souveraineté

- Partage sur fond d’impératifs tribaux et dogmatiques

- Les fondements du système administratif et économique du nouvel État

- Inégalités criardes et révoltes déchaînées

- La vie sociale sous ‘Uthmân

- ‘Alî ou l’utopique équité

De l’Apostasie à la Discorde, le dogme

- La Da‘wa, un courant parmi d’autres !

- Les faux prophètes

- La Ka‘ba a des rivales

- Le Yémen, berceau du shî‘isme

- Querelle des interprétations

Manifestations


Instauration du règne politique

- Un dit prophétique

- Du califat à la monarchie

- Un discours politique tout à fait nouveau

- L’émergence d’un espace politique

- Les khârijites et le Pouvoir : le dogme au service de la politique

- Les partisans de la neutralité

-Les traditionnistes, les lecteurs (du Coran) et les ascètes

- Les mawâlî, ou l’anti-tribu

- La science, moyen d’ascension sociale

- Les mawâlî, force sociale redoutable

- L’État omeyyade : la force de l’épée, la commensalité et la légitimité qurayshite

- La prodigalité, une constante de la stratégie politique omeyyade

- L’idéologie fataliste, une véritable aliénation

Mythologie de l’imâmat

- Scissions au sein du jeune État

- La dimension politique du mouvement de Mukhtâr

- À la recherche d’alliés

- Profil psychologique d’un allié équivoque

- Éléments hétérogènes d’une théorie de l’imâmat

- Le capital symbolique des imâms

- La notion de mahdî (messie)

- L’imâm et l’Esprit de Dieu

Un mouvement éclairé

- Précisions méthodologiques

- L’idéologie fataliste des Omeyyades

- Les khârijites, une machine à insurrections

- Le rationalisme de Basrî, une opposition politique fondée sur le débat

- Les défenseurs du libre arbitre

- Droit de citoyenneté au sein de la communauté musulmane

- Jahm, un opposant qui appelle à la consultation et à l’égalité

- Wâsil et le rationalisme mu‘tazilite

- L’Intelligentsia éclairée de la révolution abbaside

Idéologie du règne sultanien et jurisprudence politique)

- Les Abbasides et la constitution du bloc historique

- Théorie de l’éminence du calife

- Idéologie d’élite et restructuration de l’État

- Pour un État califal, centralisé

- De l’analogie entre Dieu et le calife

- La logique du fait accompli

- Conclusions et perspectives

- Index.


Depuis l’émergence de l’islam politique dans les sociétés musulmanes des années 1980, médias et experts occidentaux ont multiplié discours et analyses sur les relations entre islam et politique, sans éviter trop souvent les pièges de l’essentialisme, voire de la simple islamophobie. Mais les nombreux penseurs du monde musulman qui ont abordé ces questions restent largement méconnus, en particulier ceux qui s’expriment en arabe.

D’où l’intérêt majeur de cette traduction du troisième volume de l’œuvre célèbre du philosophe marocain Mohammed Abed Al-Jabri, Critique de la raison arabe : cet ouvrage propose une analyse critique, de l’intérieur, du patrimoine politique islamique, qui éclaire d’un jour nouveau les manifestations de l’islam politique moderne – fondamentalisme, extrémisme religieux, etc. Pour en comprendre les ressorts profonds, Al-Jabri iden-tifie les trois facteurs clés, empruntés aux travaux d’Ibn Khaldoun, qui ont déterminé la nature de la « raison » politique en islam dans le monde arabe : la tribu, le butin et le dogme. C’est au moyen de ces trois éléments qu’il analyse – en s’appuyant sur de nombreux textes historiques – les manifestations de cette raison : l’idéologie fataliste des Omeyyades, la mythologie de l’imâmat, le mouvement éclairé, l’idéologie sultanienne.

Al-Jabri montre ainsi que l’islam est, certes, une religion et un mode de vie, mais qu’il n’a jamais statué sur le régime de l’État. Ce qui lui permet d’ouvrir les pistes d’un renouveau démocratique de la raison politique en islam, invitant les musulmans à adopter la consultation en tant que principe directeur pour une organisation démocratique et rationnelle de la société, bâtie sur la libre pensée, le droit à la différence et la mise en œuvre de la raison critique.